Mais tu fais quoi doudou dis donc ?
C’est souvent la même question, des gens d’ici ou d’ailleurs. Mais vous êtes toujours sur l’eau ?vous ne vous ennuyez pas ? selon les jours et les interlocuteurs les réponses varient. Eh bien oui nous aimons être sur l’eau, sauf peut-être lorsqu’il pleut toute la journée et que nous étouffons, le bateau étant tout fermé ; et non nous n’avons vraiment pas le temps de nous ennuyer.
Bien sûr faire des courses prend du temps et tout est ralenti dans les îles ; l’on apprend la patience et l’on ne s’énerve pas pour des broutilles, des incompétences, des fermetures exceptionnelles, des heures d’ouverture et de fermeture surprenantes, des congés répétitifs, des files d’attente sans fin, un rythme de travail modérato et des produits éternellement absents.
Nous constatons une manière de vivre moins stressante où les familles consacrent du temps à leurs enfants, leurs parents et à des activités sociales, paroissiales festives. Peu d’argent mais du temps pour vivre et en profiter.
J’ai dû reprendre le collier de mon activité habituelle de kiné, caisse de retraite oblige et gains au loto bien insuffisants. Dans ce cas-là lever à 5h 30 il fait juste jour. Plongeon et douche à l’arrière du bateau en économisant notre chère eau ! Lorsqu’il a plu en quantité dans la nuit et que les réservoirs débordent, un seau d’eau fait l’affaire : rustique mais efficace !
Ne pas gaspiller, mot d’ordre à bord. Eau, électricité, même les déchets sont réduits ; chasse aux multi emballages et au superflu ! l’eau de la salade sert au lavage du linge ou de la vaisselle et l’eau de mer est très efficace pour dégraisser et rincer tout ce qui mousse.
où en étais-je ?
Vers 6h15 départ du bateau en annexe et chacun vaque à ses occupations
A moi les routes impensables dans les mornes où la pente est telle que même en première tu recules et je peux vous assurer que la gomme et l’embrayage ça chauffe ! j’ai souvent les chocottes : étroitesse des routes, nids-de- poule à loger des dindons, pentes et montées vertigineuses, ravines et gués à passer comme on peut et cassis et dos d’âne pour pilotes d’enduro , j’aurais dû me préparer mieux que ça…
Quant au skipper pas de temps mort dans l’entretien et les petites surprises qui émaillent la vie du marin .Pas de panne aujourd’hui, t’en auras 2 demain ! Gardons le moral.
Et puis le week end ou pour quelques jours (les fêtes ne manquent pas en mai) nous larguons les amarres. Méfiance en ce qui concerne les « combats de coques » (jeu de mot ! disait Me Cappelo pour les vénérables…)qui nous tiennent éloignés de certains sites, n’oublions pas le futur Tour des Yoles de la Martinique qui attire la même caravane et le même public que le tour de France et les Festivals de musique sur la plage dont la taille des enceintes dépasse l’entendement (re-jeu de mots c’est la forme !)
Nous ne pouvons pas rallier les iles lointaines de la Caraïbe car cela nécessite plus de temps, mais quelle liberté de choisir son mouillage, de plonger dans l’eau turquoise d’une piscine infinie à disposition permanente et le plaisir de retrouver des copains sur leurs bateaux, partis, revenus ou de passage.
Ne nous mentons pas, même le marin peut avoir un comportement grégaire.
Quand sonne l’heure de l’apéro (18h par ici) les feux s’allument en même temps que décline la clarté et les annexes filent dans l’obscurité guidées par le bruit des glaçons.
La plupart des soirées sont sages et calmes : après diner, lecture, film sur ordinateur, discussion entre nous 2, silence, rêverie le nez dans les étoiles, sentir et écouter le vent, et puisque d’aucuns bossent dans ces cas-là extinction des feux vers 22h .
Mais parfois un copain du voisinage fait une transat de retour ou revient après une absence notable ou fête un anniversaire ou…rien et alors là, c’est une « sacrée soirée ».
Ce sera mon dernier mot Jean-Pierre
La bise à chacun.
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